Nous ne croyons que ce que nous voyons,
mais nous ne voyons aussi véritablement
que ce que nous croyons.
L’acuité de nos sens comme
celle de notre esprit façonnent notre réalité.
Certes, nous pouvons toujours augmenter
les performances de certains de nos sens
avec des outils comme des lunettes
voire des télescopes pour la vue,
mais il y a aura toujours une limite physique.
Quant à notre esprit, en le malaxant, en le frottant
à d’autres cerveaux, c’est-à-dire d’autres interprétations,
nous enrichissons la nôtre.
A chaque nouvelle confrontation,
une nouvelle face de la sculpture nous apparait,
la réalité se révèle plus vaste, plus paradoxale
et bien plus complexe que notre interprétation
initiale ne l’avait imaginé.
Une exploration sans frontières,
excepté celles que nous nous construisons nous-mêmes,
s’ouvre alors. Le but du voyage
n’étant pas d’en connaitre le plus,
mais d’en savoir plus, car plus on sait,
paradoxalement, plus notre ego se dissous
dans l'océan du plus grand que soi
et plus on devient poreux au monde,
un cercle vertueux en quelque sorte.
Dans le cas contraire nous resterons
comme ce petit rocher au milieu de la rivière
qui laisse le mouvement passer autour de lui arc-bouté
sur son ancrage fixe, satisfait de son point de vue,
dont la hauteur ne dépendra pas de lui,
mais variera au grès du niveau de l’eau qui l’entoure,
totalement dépendant des aléas extérieurs.
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