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Photo du rédacteurArthur Baudon Vernet

To the King.

Des centaines de milliers de personnes

attendent, ne travaillent plus, prient,

patientent pour peut-être voir un instant

une voiture à la carrosserie de verre

transportant un cercueil drapé

de jaune, rouge saupoudré de bleu,

puis pour défiler devant le même disposé

dans un palais après avoir fait la queue

toute la nuit dans le froid.

Le cercueil d’une Star ?

D’un Président ?

Un chef religieux ?

Un gourou ?

Un dictateur ?

Non, une reine.

Elle n’existe pas dans les âmes de ses sujets par la peur,

elle n’a pas pris la place d’un fantasme

politique ou religieux.

Elle occupe la place d’une reine qui reçoit chaque semaine

« Son » premier ministre qui s’agenouille devant elle

avant d’ouvrir un entretien privé et secret,

où il se livre plutôt qu’elle ne le fait.

Elle dispose d’une fortune personnelle

hors du commun qu’elle fait fructifier

chaque jour avec radinerie,

mais consacre la majeure partie de son temps

à témoigner et à agir pour restituer une chaleur

à sa façon aux plus grands nombres, les plus démunis :

« Nous partageons le même monde,

mais sans avoir les mêmes chances » disait-elle

avec conscience et humanité.

Elle dispose d’un pouvoir discret et indirect,

probablement plus puissant et plus efficace

car il n’est pas dépendant d’une variable temporelle

et ne se mesure par son action,

mais par son attention aux autres.

Elle imprègne son royaume depuis 70 ans

de ses chapeaux, ses sourires, son ton de voix,

ses parfums pour ceux qui ont pu l’approcher

et par ricochet rayonne sur les colonies

et anciennes colonies britanniques.

Il s’agit quand même d’au moins la moitié de la planète

qui entretient ou a entretenu un rapport

avec une dame aux attentions aussi subtiles

que la palette inépuisable des couleurs

de sa collection de chapeaux.

Il est tout à fait singulier qu’en 2022

une personne puisse réunir autant d’individus disparates.

Ces queues qui se mesurent en kilomètres

et en dizaines d'heures d'attente

sans rien espérer:

Il ne s’agit pas d’attendre devant

le dernier concept store pour faire partie des "happy few".

Ici , c’est individuel et personnel

mais cet individualisme se fond immédiatement

dans un multiple qui transforme

les individus qui y participent.

L'attente elle-même aura été un possible

uniquement à cause, plutôt grâce à elle.

Ni photos, ni certificats, ni cadeaux , ni selfies !

Seulement le fait d 'avoir vécu ce moment

et de l'avoir partagé avec des inconnus!;

For sure, God has already saved the Queen !

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