Ses sculptures questionnent celui qui les regarde.
Celui qui ne fait que les voir
sera dispensé d’une réponse tout en restant le bienvenue.
Le mot d’ordre est liberté.
Accueillis dans cet univers les visiteurs
seront salué par un, deux, trois, puis dix, vingt , trente,
cinquante, cent troncs sculptés redevenus forêt.
Une forêt de bois mort certes, pourtant tellement vivante.
Elle est dépositaire d’une énergie,
celle des arbres, et d’une vitalité,
celle de Marc Nucera, qui transpire dans les interstices
qu’il a su creuser, découper, sculpter.
L’invitation est à la vue plutôt qu’au toucher,
une ruralité abreuvée de nature et pas lissée
par la sophistication urbaine
qui préfère souvent le sensationnel au sensible.
Ici, le regardeur est véritablement cueilli par son monde.
Ses oeuvres ne sont pas manifestation d’un égo,
mais sa façon de restituer aux autres
ce qu’il a reçu depuis 35 ans.
Son matériau est l’arbre, le tronc de l’arbre.
Son outil, le fer. Le métal
qui va prolonger sa main pour construire des vides
dans ce plein totalement plein du tronc.
Il ne s’agit pas d’évider un plein, mais de magnifier un tout.
Il ne s’agit pas de design beau et utile,
mais d’art qui est à la fois indispensable et inutile.
En magnifiant l’arbre mort, en le transformant
non pas en buche ni en planche utilitaires
mais en oeuvre d’art,
il parvient à prolonger l’existence d’un vivant
dont la vie dépasse largement celle de l’homme,
il métamorphose la matière première en autre chose
comme du sable en verre.
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